Dumbfoundead

Dumbfoundead

  • Nom : Jonathan Park / 조나단 박 / 박성만
  • Nom alternatif : DFD, Parker, Dummie
  • Nationalité : Américaine
  • Date de naissance : 18/02/1986 
  • Statut : en activité
  • Début : 2005
  • Genre : Hip-Hop, Rap, Freestyle, Battle, Turn up, Rap Conscient
  • Label / Agence : 88rising (anciennement CXSHXNLY | 2015 -), Transparent Agency (2016 -), BORN CTZN (Avril 2017 -)

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Dumbfoundead de son vrai nom Jonathan Park est un rappeur américain d’origine sud-coréenne. Depuis 2016, il est signé chez Transparent Agency, le label du groupe Far East Mouvement où il a également contribué au développement du sous label/collectif BORN CTZN officiellement lancé en avril 2017. S’il est vrai que Dumbfoundead rappe très peu en coréen, il reste néanmoins une des figures majeures de la scène Hip-hop Coréenne. Depuis plus de 10 ans, l’artiste s’efforce de donner une visibilité aux artistes asiatiques sur le marché américain et sa stratégie semble claire :

Des battles de rap en passant par le cinéma, les émissions YouTube et l’organisation de soirée dans le quartier de KoreaTown avec le collectif Spawn N Eggs ; à ce stade on peut se demander si la soif de projets de Dumbfoundead sera un jour tarie….

Et de fait il est aussi une source d’inspiration pour de nombreux artistes coréens tel que DPR Live qui ne cache pas son admiration et son respect absolu pour le rappeur de KoreaTown. Retour sur le parcours d’un artiste incroyable !

 

Jonathan Park, une jeunesse dans le quartier de KoreaTown

Jonathan Park est né le 18 février 1986 à Buenos Aires en Argentine. Avant toute chose, il faut savoir que suite à la Grande Guerre de Corée (1950-1953), le gouvernement sud-coréen s’est vu confronté à une trop forte densité de population, et a donc été contraint de planifier une politique migratoire à destination de l’Amérique Latine dans les années qui ont suivi le conflit. Les familles étaient encouragées à quitter le pays en échange d’une indemnisation économique donnant ainsi lieu à d’important mouvement d’immigration notamment vers l’Argentine et le quartier de Flores à Buenos Aires.

Il semblerait que la mère du rappeur ait été concernée par ces mouvements puisque sa famille s’installe en Argentine alors qu’elle a 15 ans. C’est là-bas qu’elle rencontre quelques années plus tard le père de ses enfants qui vient depuis la Corée du sud dans le pays pour affaires.

De cette union naissent 2 enfants, Jonathan Park et sa petite sœur Natalie. Néanmoins la famille souhaite rejoindre les Etats-Unis. Le père du rappeur ouvre la voie et s’installe à Los Angeles. Tandis que sa mère a du faire tout le trajet depuis l’argentine avec sa fille âgée seulement d’un an et son fils de trois ans. Plus qu’un périple, elle a dû franchir illégalement la frontière de Mexico.

Il faut cependant souligner que le Los Angeles des années 90, n’est pas des plus stables non plus. Le sud de la ville est en effet quelque peu marqué par les tensions raciales qui sévissent dans la zone suite aux changements démographiques engendrés par l’arrivée d’hispaniques et de coréens (N.d : Si vous voulez en savoir plus vous pouvez trouver plus d’informations en vous intéressant aux émeutes de 1992 à LA).

C’est dans ce contexte que la famille Park va emménager dans le quartier de KoreaTown. Le père de Dumbfoundead ouvre un magasin de jouets et c’est au son des radiocassettes du magasin d’électronique voisin que le jeune Jonathan Park va découvrir le hip-hop.

Comme il l’explique en interview, si son père correspond à l’image du conservateur coréen qui attend de ses enfants d’avoir de bons résultats (là où sa mère avait vraisemblablement un rapport à l’éducation plus décontracté) ses parents n’étaient toutefois pas forcément des plus présents, trop occupés à subvenir au besoin du foyer mais aussi à assumer les conséquences de leur séparation, laissant une certaine indépendance à la fratrie.

Sa sœur et lui aurait ainsi eu une adolescence de rebelles. Le futur rappeur change plusieurs fois d’établissements scolaires et finit par abandonner les études à 16 ans pour emménager avec sa sœur et un colocataire dans un petit appartement tandis qu’il trouve un emploi de garant de cautions judiciaires (Pour faire simple, c’est une profession spécifiquement américaine, où un professionnel prête à un accusé le montant de la caution demandée par le juge contre un intérêt).

Néanmoins, sans cette liberté, il confie qu’il ne serait peut-être pas devenu rappeur.

Des freestyles en soirées à Project Blowed, un rappeur qui se construit au grès des battles.

Cette liberté permet à Jonathan Park d’évoluer dans une certaine effervescence musicale. Au lycée (environ 14 à 18 ans aux US), il va à des concerts punk rock, traîne à Silver Lake avec des gens d’horizons diverses autant hippies, indies que rocks, mais commence aussi à s’adonner aux freestyles en soirée. Il a 14 ans lorsqu’il commence à rapper et ce n’est d’abord qu’un prétexte pour pouvoir profiter de l’alcool, de la défonce et des filles. Sauf que les choses vont prendre une autre tournure lorsqu’il se rend un jeudi soir à une scène ouverte à South Central : Project Blowed.

Project Blowed c’est juste une institution dans le monde des battles de rap. Cette scène ouverte a été créé en 1994 et propose, contre une petite participation financière, un espace de battle tous les jeudi soir. Des pointures telles qu’Ice cube, Snoop Dog ou encore Lenny Kravitz y auraient participé. Donc oui, en se confrontant à Project Blowed le jeune rappeur s’est quelque peu remis en question et a vite compris ce qu’était le véritable talent.

« Literally I like shit my pants the first day »


Littérallement, je me suis fais dessus le premier jour

Dumbfoundead en interview pour All Def Music (2015)

Fort de cette réalisation, il s’est mis à fréquenter assidûment ces soirées open mic et a progressivement amélioré ses capacités notamment grâce aux retours qu’il a pu avoir là-bas. Il a donc 15/16 ans  (soit 2001/2002) lorsqu’il commence véritablement les battles de rap et que Jonathan Park se fait connaître sous le nom de Dumbfoundead.

A Project Blowed, il freestyle sur des instrumentales et ce n’est qu’avec les World Rap Championship (N.d :vraisemblablement de 2007, sur YouTube on ne trouve que ceux-là, mais il a peut-être participé à une édition précédente, on n’a pas pu confirmer l’info…) qu’il va se mettre à rapper a capella. Le rappeur continue de renforcer sa réputation.

Durant cette période il intègre notamment le groupe Thirsty Fish (Avec Open Mike Eagle et Psychosiz), tous les trois faisant aussi partie du groupe Swim Team avec Sahtyre, VerBS, Alpha MC, Lyraflip, Rogue Venom, DJ Zo. En 2007 Thirsty Fish sort l’album Testing the Water suivi en 2008 par l’album Ocean’s Eleven de la Swim Team.

Le rappeur a aussi déjà deux projets solos : Super Barrio Bros., un concept album de 2005 avec des samples en 8-Bit et des paroles tournant autour du monde du jeu vidéo et en mai 2008 (sur Bandcamp 2008 et sur YouTube 2009…) l’album Fun With Dumb qu’il considère comme son premier vrai album notamment car il y aborde des thématiques plus personnelles, du quotidien, tout en ayant une certaine touche humoristique (Rapper’s O est un chef d’œuvre dans le genre, meme material ultime).

La particularité de cet album par rapport à ceux qui vont suivre et que les gens connaissent généralement plus, est l’influence du monde des battles et du freestyle. Sur ce projet son flow est clairement imprégné de cette expérience.

Néanmoins c’est en 2009 avec sa battle contre Tantrum que Dumbfoundead va vraiment consolider sa notoriété. Cette battle a eu lieu dans le cadre de la ligue Grind Time signifiant que c’était aussi la première fois que le rappeur ne venait pas en freestyle mais qu’il s’était au contraire préparé (N.d : Aujourd’hui la plupart des battles sont préparées, surtout celles diffusées en ligne, on va essayer de consacrer un article plus détaillé sur le monde des battles de rap dans les mois à venir si ça vous intéresse).

Un artiste qui souhaite s’inscrire dans le temps

Dans le monde des battles, Dumbfoundead va acquérir une véritable notoriété, une notoriété durable. En 2015, après un retrait de près de 5 ans de cet univers, le rappeur revient pour deux battles. Une en mars contre le rappeur Conceited et une seconde en septembre contre Dizaster (respectivement près de 9 millions et 2 millions de vues à la date de cet article). Ces battles étaient dans le cadre de la 5eme saison de la ligue canadienne King Of The Dot Blackout sponsorisée par Drake et OVO.

« For me, you know, for me a big thing is Dumbfoundead »

« To see him come back and just bless us with (his) presence at this event is insane »

 

Vous savez pour moi, Dumbfoundead n’est pas n’importe qui

Le voir revenir et nous bénir de sa présence lors de cet événement est juste incroyable

 Drake aurait tenu ces propos à l’égard de Dumbfoundead lors d’une conférence de presse, très rapidement, il dit que la notoriété et la crédibilité de Dumbfoundead sont vraiment importantes et donc que c’est un véritable honneur de le voir participer à cet évènement.

Or, c’est vrai qu’il n’était pas forcément évident pour un artiste asiatique de percer dans un milieu majoritairement afro-américain. A ce sujet le rappeur explique souvent en interview que si ça a pu être un peu dur, être asiatique lui a aussi permis de sortir du lot, d’attirer plus facilement l’attention de l’audience, il avait tout à prouver. Néanmoins, il explique aussi que malgré des punchlines redondantes sur les asiatiques (N.d : mais bon les clichés sont plutôt la norme dans les battles, seul le degré de réflexion derrière varie), finalement très vite les différences s’effacent et la seule chose qui compte in fine va être le potentiel de chacun

« It was not about Black and White, It was about like, wack and tight »

 

Ce n’était pas une question d’être noir ou blanc, c’était du genre, être faible ou fort

Dumbfoundead en interview pour All Def Music (2015)

 Cette notoriété est peut être due au fait qu’il aborde les battles à la fois comme un sport et comme un One Man Show. Pour lui, la personne qu’il a en face importe peu, il ne va pas passer des nuits à chercher de sombres dossiers sur le rappeur qu’il affronte. Au contraire, il préfère rester sur des punchlines plus superficielles pour que l’audience puisse les comprendre. Cela ne veut pas dire que ses punchlines ne sont pas recherchées ou réfléchies (N.d : si vous avez la curiosité d’aller les consulter dans les liens à la fin de l’article vous verrez qu’il va au contraire chercher très très loin), juste qu’il a tendance à s’arrêter sur des attributs physiques tout simplement car pour lui la battle c’est avant tout un divertissement, il faut divertir le public pour gagner ses faveurs et surtout obtenir des réactions de sa part.

Néanmoins si le rappeur à une très grande affection et un important respect pour le monde des battles de rap, à telle point qu’en 2009 il monte le Bar Exam, une scène de battle qui a lieu tous les deux mois à Los Angeles avec Grind Time (N.d : Je ne sais pas si ils l’organisent toujours), Dumbfoundead souhaite tout de même laisser une trace plus concrète, il a la volonté de se challenger en tant qu’artiste.

En effet, à la différence des battles, les chansons peuvent avoir un impact dans la vie des gens. Le rappeur va alors se consacrer exclusivement à sa carrière musicale ce qui n’est pas des plus faciles puisque l’étiquette de battle rapper lui colle à la peau et qu’il a beaucoup plus d’aisance pour les Battles et les freestyles qui lui viennent naturellement que pour écrire des morceaux.

Ainsi après l’album Fun With Dumb qui comprend trois M/V : Rapper-O’s, Night Riders et Bullets of Truth, le rappeur va multiplier les projets.

Il sort dans un premier quelques singles dont des collaborations avec le groupe Epik High en octobre 2009 : Rocksteady et Maze, ou encore le morceau Clouds en avril 2010 avec Jay Park et la chanteuse Clara.

En décembre 2010 il sort l’EP Cut + Paste en collaboration avec son ami DJ Zo et en parallèle travaille au sein du collectif d’artistes de différents champs de l’audiovisuel  Knocksteady.

Dumbfoundead se nourrie de ses différentes expériences pour poursuivre le développement de son identité musicale. Anderson .Paak (N.d Anciennement Breezy Lovejoy, vous le connaissez peut être pour sa collab avec Dean, mais bref il vaut votre attention), va avoir une influence non négligeable.

Anderson .Paak a contribué à la production de l’album DFD paru en 2011, il est d’ailleurs présent sur trois des morceaux : No more Sunny days, B*tch et Cellphone dont l’adaptation en M/V avec en plus Wax sur le morceau ne se fera qu’en avril 2012, comme le M/V de Cool and Calm qui ne sort qu’en février 2012. Green connait aussi une adaptation en M/V tout comme le très personnel Are We There Yet ou encore BRB en collaboration avec Andrew Garcia.

2011 est aussi l’année de ses débuts d’acteurs puisqu’il a un rôle dans le film d’Horreur Detention du réalisateur Joseph Kahn.

Les choses s’accélèrent encore en 2012 puisqu’en février il sort l’EP Love Everyday, avec encore une fois des collaborations avec Anderson .Paak : ParadiseBody High et Wax : Not right now. 

Il re-collabore également avec Jay Park en Mai sur le morceau You Know How We Do.

En juillet il part pour le Yolo tour organisé par le mouvement 9seven7 aux côtés d’Andrew Garcia mais aussi de son invité Anderson .Paak.

Il conclut l’année avec l’album Take the Stares en décembre, avec Korean JesusGrowing Young et 10Rounds en adaptation M/V. Wine, Fck It et Drinking Alone sont ses dernières collaborations avec Anderson .Paak.

Début 2013 il sort l’album et le single Old Boy Jon avec les M/V After  Two, Clear et Ganghis Khan.

L’année 2014 est plus calme musicalement. Il est co-présentateur sur le show Dany From LA, ce qui lui permet par la même occasion de s’ouvrir plus amplement au monde de la Kpop et poursuit ses interviews enfumées dans la Hotbox qu’il a commencé en 2012.

En 2015 il participe au remix du morceau It G Ma de Keith Ape aux côtés d’A$AP Ferg, Father et Waka Flocka Flame mais refait aussi une apparition sur la scène Battle Rap (Cf plus haut) et conclue l’année avec le M/V Mijangwon en collaboration avec Nafla et Loopy qui sont alors en train de gagner en notoriété.

Il ouvre l’année 2016 avec en avril la sortie du documentaire Bad Rap dirigé par Salima Koroma, qui suit la progression de 4 rappeurs américano-asiatiques et notamment son parcours.

Musicalement, c’est en novembre que l’artiste revient avec l’album We Might Die avec les M/V Cochino, Harambe, Murals, Hold me Down et Safe qui se fait remarqué pour son message en faveur d’une plus grande représentation de la communauté asiatique dans l’industrie du divertissement, et notamment contre le phénomène du white washing.

C’est aussi cette année-là qu’il rejoint le label du Groupe Far East Movement : Transparent Agency ce qui prend particulièrement sens puisque tout au long de sa carrière le rappeur à souvent citer le groupe comme modèle de succès.

C’est au sein de ce label qu’il va contribuer au développement du sous-label/collectif Born CTZN où il est signé aux côtés du rappeur Year Of The Ox.

Il sort également deux albums : Rocket Man en décembre 2017 dont le M/V éponyme est interdit en Corée du Sud vraisemblablement pour des causes diplomatiques. Le gouvernement Sud-Coréen aurait souhaité éviter de froisser le régime de Kim Jong-Un puisque Rocket Man n’est autre que le nom qu’avait donné le président Trump au dirigent Nord-Coréen dans un Tweet. L’artiste ne pensait pas que les événements prendraient une telle envergure.

Mais la carrière de l’artiste ne cesse d’évoluer puisque le second album qu’il sort en Mai, Foreigner vise directement le public coréen. Tiger Jk, Simon Dominic, Dok2, Jessi, Golden (anciennement Gsoul)…. L’album déborde de collaborations avec des artistes majeurs de la scène coréenne et compte trois M/V HYUNG, History of Violence et Water.

Cette même année il sort aussi le M/V Every Last Drop et collabore avec DPR Live sur le M/V Please avec également KIM HYO EUN et G2 en featuring.

Pour l’instant 2018 a été l’occasion de la tournée nord-américaine The Yikes Tour où il a invité son ami de Born CTZN : Year of the Ox mais aussi Nafla, G Yamazawa, Ted Park, Isaac Flame et Dj Zo.

Il a également inauguré une nouvelle émission dans l’été : Fun With Dumb, avec la présence notable de Jay Park dans l’un des épisodes.

Enfin il conclut l’année avec son EP Cafe bleu.

Il sort deux clips pour ce projet: Pink Bleu Dawn, sorti en janvier 2019 et Washed en avril 2019.

En 2020 il revient en avril avec le double single Inside / Outside en collaboration avec la chanteuse Satica. Les deux morceaux ont une adaptation en clip.

 

Dumbfoundead, l’éternel étranger

Pour expliquer cet étrange sous-titre, le plus simple serait encore d’expliquer la signification derrière la création du Label Born CTZN.

Le nom du label n’a en effet pas été choisi par hasard. Born CTZN, soit ‘né citoyen’ en français, c’est en quelques sorte une traduction de cette volonté d’appartenir à un pays, au pays qui l’a accueilli ; d’officialiser cette appartenance par l’obtention de la nationalité puisque dans le cas de Dumbfoundead ce n’est qu’à l’âge de 19 ans qu’il a acquis la nationalité américaine. Avant cela il était considéré comme un immigrant.

Néanmoins, l’origine reste marqué sur les corps, c’est-à-dire que le rappeur est toujours un peu resté un étranger, tant dans sa culture d’adoption que dans sa culture d’origine. Cette expérience, il a souhaité en rendre compte dans l’album Foreigner.

En effet, lorsqu’il parle de son enfance, le rappeur explique par exemple que malgré le fait qu’il vivait dans le quartier de Korea town, il trainaît plus avec des latinos qu’avec des coréens (A noter que contrairement à ce que son nom laisse penser, la population de Koreatwon est majoritairement hispanique ; expliquant aussi que les parents du rappeur n’ai pas eu besoin de maîtriser l’anglais et aient pu continuer à parler exclusivement en espagnol et coréen). Jusqu’à ses 15 ans on l’appelait « Chino » soit chinois en espagnol.

A dire vrai il a même longtemps été marginalisé par la communauté sud-coréenne de Ktown tout simplement car il avait d’autres intérêts. Quand ses compatriotes aimaient squatter des parkings pour fumer ou fréquenter les cybercafés et les salles de billards ; lui préférait l’art et les films (parmi ses films préférés il mentionne notamment Old Boy de Park Chan-Wook, La Cité de Dieu réalisé par Fernando Meirelles et Katia Lund mais aussi les classiques comme Stanley Kubrick, Martin Scorsese etc.).

En plus d’avoir le statut d’étranger dans son pays d’adoption, il était donc aussi considéré comme une sorte de nerd/intello, un coréen occidentalisé au sein de sa communauté.

Ce n’est qu’à partir de ses 15 ans, quand il a commencé à se faire une certaine renommée dans le monde des battles, que les autres asiatiques l’ont reconnu comme l’un des leurs, que leur regard sur lui à changer et qu’ils ont même commencé à le voir comme un représentant de la communauté.

C’était d’autant moins prévisible que Jonathan Park ne correspondait absolument pas au stéréotype du rappeur asiatique américain de l’époque. Quand lui avait selon ses propos plus un style de nerd, eux se la jouaient gangster à chaines.

Néanmoins, c’est aussi cela et la recherche conceptuelle derrières ses paroles (comme le fait qu’il peut parfois incarner plusieurs personnages dans un même rap) qui lui ont permis de sortir du lot.

Pourtant, Dumbfoundead n’a pas immédiatement accepté ce statut de représentant de la communauté asiatique américaine. Tiraillé entre ses différentes identités, il a un temps renié son identité coréenne, se clamant américain avant tout.

C’est en gagnant en maturité et à force que des jeunes asiatiques viennent le remercier pour le travail indirect de représentation qu’il faisait qu’il a pleinement réalisé ce manque de figure pour incarner la communauté asiatique dans le divertissement. Il a alors décidé d’embrasser pleinement ce rôle, tant pour donner de la visibilité, que pour devenir lui-même un modèle d’affirmation aux jeunes asiatiques américains.

Ainsi, si le rappeur est depuis longtemps amis avec des artistes de la scène coréenne comme Tiger Jk, Dok2, Simon Dominic, Jessi, Jay Park, Golden et d’autres. En interview avec entre autre Jessi, Dumbfoundead explique d’ailleurs que la rappeuse l’a beaucoup aidé à s’adapter à la culture coréenne. Cependant, Dumbfoundead n’a jamais véritablement eu le désir de s’étendre sur le marché coréen. La hausse d’engouement récente pour le Hip-hop a toutefois peut être fait revoir sa pensée au rappeur comme le montre son album Foreigner. Il confie d’ailleurs que ses collaborations les plus intéressantes ont probablement été avec des artistes Kpop.

La particularité de Dumbfoundead se ressent alors également dans son public puisque comme il le dit lui-même, il a autant un public rap qu’un public Kpop, renforcé notamment par ses apparitions dans des shows de divertissement orientés Kpop. Mais du fait de son statut d’outsider, il a pu conserver une liberté totale d’expression, il n’a pas eu à se conformer à tous les standards de la culture coréenne qu’il trouve parfois étouffante. Il aime vraiment sa culture d’origine mais il ne se verrai pas vivre là-bas.

« It’s hard to be a I don’t give a fuck, hip-hop personality in a place that gives a fuck a lot of times, and they give a fuck, a lot of people are judgmental »

 

C’est dur d’être le genre de personne insouciante dans un endroit où l’on accorde beaucoup d’importance à tout, vraiment ils se mêlent de tout, beaucoup de gens sont du genre à juger 

Dumbfoundead en 2015 pour Jjajangmyeon Explosion

Aussi même s’il reconnait que les choses changent en Corée du Sud, il est néanmoins heureux d’être accepté tel qu’il est par le public Kpop et qu’il puisse s’exprimer comme il le souhaite sur Twitter par exemple.

 

Started from the bottom …

De l’enfant de trois ans arrivé illégalement dans le quartier de KoreaTown au musicien reconnu qu’il est aujourd’hui le chemin a été long et le rappeur n’a cessé d’évoluer, s’adaptant constamment aux évolutions.

Résultat, Dumbfoundead est autant un enfant de la rue que des réseaux sociaux. S’il a commencé par distribuer des flyers pour ses shows dans la rue il a très vite su surfé sur la vague de YouTube, Facebook et Twitter. Pendant longtemps sa stratégie était même d’inonder YouTube de contenu puisque entre ses vlogs, ses interviews et ses morceaux il postait au moins une vidéo par semaine.

Au début les moyens étaient clairement rudimentaires puisque le clip de Rapper-O’s n’a par exemple requit aucun budget où que le M/V de Bullet of Truth a été filmé et édité avec une simple caméra digitale en moins d’une heure. L’argent qu’il gagne est à cette époque exclusivement consacré à la production et au développement de son merchandising.

Dans ses sons Dumbfoundead parle d’abord de la vie de tous les jours, comme tous les rappeurs il exagère certaines histoires pour renforcer le story telling et privilégie pas mal l’humour et les sons plutôt Turn up.

Cependant avec le temps sa vision des choses a évolué et il a voulu retrouver un certain contrôle sur son contenu. Privilégier la qualité à la quantité. Ce sont notamment des rappeurs comme J. Cole ou Kendrick Lamar qui l’ont inspiré dans cette voie mais aussi les classiques Tupac, Eminem, Ice Cube, ou Biggie qui ont bercé sa jeunesse.

Plus généralement, ce n’est pas forcément du rap que Dumbfoundead tire le plus son inspiration. Au contraire le rappeur a des goûts musicaux très éclectiques et évite justement d’écouter trop de musique pour ne pas être trop influencé. En réalité il est surtout inspiré par des visuels (N.d : il envie d’ailleurs pas mal les visuels Kpop, mais faute de budget…..), des livres, la vie en général. Il affectionne particulièrement le sujet des femmes. Pas uniquement pour s’exprimer sur ses relations amoureuses mais surtout car il a grandi entouré de femmes, longtemps uniquement avec sa mère et sa sœur. Il ressent donc le besoin de leurs clamer son respect, ce que l’on peut notamment entendre avec le morceau Upgrade de l’album Foreigner où l’on peut entendre des samples d’enregistrements de sa famille ou encore plus directement dans la chanson Are We there Yet de l’album DFD qui est un véritable hommage au courage de sa mère, mais qui mentionne aussi ses relations, sa carrière etc.

A l’avenir, il considère le fait de revenir à son premier amour qu’est le cinéma. Dans une interview de 2016 où on lui demande ce qu’il se voit faire dans 10 ans, l’artiste explique en effet qu’il ne sait pas s’il s’imagine encore rapper d’ici là et qu’il aimerait bien explorer les métiers du cinéma. Il n’exclut pas non plus l’idée de s’engager dans une relation plus sérieuse avec des enfants.

Pour Conclure, la carrière de Dumbfoundead a jusqu’à aujourd’hui vraiment été rythmée pas son acharnement dans le travail. Le talent se traduit avant tout par le travail pour lui ; mais aussi par la confiance. Pour être un bon MC, il est juste essentiel d’être confiant, et ainsi de constamment oser, constamment se dépasser

Some Rap Battles

https://www.youtube.com/watch?v=PRPqpDa7k4E   

JREKML

Dumbfoundead

All Def Music

theurbandecadence

Fever Seoul Live

TheBeeShine

channelapa

nine seven

Part 1

Part 2

https://www.youtube.com/watch?annotation_id=annotation_43063&feature=iv&src_vid=Moa3GSLzy9s&v=mG51dbbXdgE#t=13m30.1s

FoundAsians

itsbongoboy

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Battle Rap

Jjajangmyeon Explosion

djvlad

Wilkine Brutus

KoreanAmericanStory.org

the apartment with asuf and baluch

Steebee Weebee

Dumbfoundead on Genie Music x HIPHOPLE Livestream – Trad by DPR FANS

The Korea Herald

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